Aquaculture
L’aquaculture en Tunisie est une activité très ancienne qui remonte à l’époque romaine comme l’attestent les mosaïques du musée du Bardo, à Tunis.
L’expérience tunisienne récente dans ce domaine remonte aux années 1960. Initiée par le secteur privé, elle a débuté avec l’élevage de la moule méditerranéenne «Mytilus galloprovincialis» et l’huitre creuse du Pacifique «Crassostrea gigas» sur tables fixes à Bizerte. L’approvisionnement en naissains de moules se fait localement par captage dans la lagune de Bizerte alors que celui d’huître se fait par importation de l’étranger (France, Italie…).
Ultérieurement, les installations conchylicoles ont été transférées à l’Office National des Pêches (ONP) qui a continué ces activités et a commencé la construction d’étangs dans les lagunes de Monastir et de Tunis et a débuté conjointement avec l’INSTOP (Institut National Scientifique et Technique d’Océanographie et de Pêche, INSTM actuellement) l’alevinage de certaines retenues de barrage par les alevins de diverses espèces et leur exploitation par la pêche (Carpe commune ; Mulet à grosse tête ; Mulet porc…).
Au début des années 1980, l’une des premières écloseries privés du loup «Dicentrarchus labrax» et de la dorade «Sparus aurata» en Méditerranée est alors réalisée au sud du pays par des opérateurs privés soutenus par les banques de la région.
Les années 90 sont marquées par la réalisation du plan directeur de l’aquaculture et le développement de la pisciculture continentale dans les plans d’eau douce intérieurs en mode extensif avec toutefois des réalisations privées timides qui concernent essentiellement l’élevage à terre du loup et de la dorade et la conchyliculture dans la lagune de Bizerte (tables fixes et filières flottantes) suite à la liquidation de l’ONP.
Les années 2000 sont marqués par :
une nouvelle activité aquacole a vu le jour, réalisant un bond exceptionnel en matière d’adoption de nouvelles techniques d’élevage : l’engraissement du thon rouge «Thynnus thynnus» qui assure non seulement un gain de poids supérieur à 20% en quelques mois, mais permet également l’écoulement de ce produit sur le marché international aux périodes où la chair du thon est grasse avec les meilleurs prix. Le thon, issu de la pêche et destiné à l’engraissement, est transféré vivant dans des cages flottantes en pleine mer. Il y est engraissé en captivité pendant quelques mois avant d’être écoulé frais à des prix relativement plus rémunérateurs.
L’expansion de l’élevage en cages flottantes et submersibles du loup et de la dorade. Les approvisionnements en alevins et en aliment se font principalement par importation de l’étranger (France, Italie…).
Le Gouvernement tunisien a fait de très importants efforts pour développer l'aquaculture, que ce soit sur son littoral ou à l'intérieur de son territoire. Des moyens de recherche, des structures pilotes et une politique d'encouragement ont été mis en place. Deux stratégies décennales ont été réalisées pour le développement de l’aquaculture qui est le plan directeur de l’aquaculture (1996-2006) et la stratégie nationale du développement de l’aquaculture (2007-2016). Elles présentent les objectifs productifs, les recommandations ainsi que les moyens à mettre en œuvre pour mobiliser et attirer l’investissement privé. Actuellement, la production aquacole de la Tunisie est de l’ordre de 26 milles tonnes en 2021, dont plus de 80% provient de la pisciculture marine.